Parasites sanguins: loa loa

 Les infections aux parasites sanguins sont rares au Canada et touchent exclusivement les voyageurs, qui les contractent dans des pays où le climat permet à leurs vecteurs, des insectes piqueurs, de survivre. On rencontre occasionnellement le paludisme, surtout en août et en janvier, périodes de retour de vacances, mais ce n'est pas le seul parasite possible: une parasitose encore plus rare est la filariose, provoquée par un ver nématode:

 

Ce petit ver est le parasite du loa loa. Il est beaucoup plus gros que les globules rouges, et on peut voir les nombreux noyaux de ses propres cellules. On le distingue des autres espèces de microfilaires par les noyaux qui se retrouvent jusqu'à l'extrémité de sa queue, tandis que les autres espèces du genre ont une gaine qui se prolonge au-delà des cellules visibles. La femelle est deux fois plus grosse que le mâle, on s'attend donc à trouver des vers de taille variable.

Il s'accompagne le plus souvent d'une forte éosinophilie.

Repérer les vers à faible grossissement est recommandé: il sont généralement présents en petit nombre, et lire une plus grande surface à la fois réduit les risques de les manquer. Comme les autres gros éléments, ils sont concentrés dans la frange et les marges du frottis.

Une fois les parasites repérés, il est tout de même important de les inspecter de plus près. Les filaments sur ces deux photos se ressemblent au premier coup d'oeil, mais en agrandissant l'image (cliquez sur les images pour les voir en pleine grandeur, si ce n'est déjà fait!) vous verrez que l'une est un parasite multicellulaire, et l'autre est quelques fibres de poussière déposée sur la lame. Comme toujours, les artefacts compliquent la lecture!

L'infection au loa loa est généralement bénigne et les complications graves sont rares, mais elle provoque un inconfort sévère avec démangeaisons constantes de la peau et de la conjonctive. Le ver ne complète pas son cycle de vie dans un seul hôte: il doit passer par son hôte intermédiaire pour se reproduire. La parasitémie ne s'élève donc pas au cours de la maladie.

Le traitement se fait avec des antiparasitaires courants, mais doit être étalé dans le temps: la destruction trop rapide des parasites peut s'accompagner d'une réaction allergique au contenu cellulaire relâché, il est donc important de permettre au système immunitaire de nettoyer les vers morts plutôt que trop se hâter.

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