Particules visibles dans un liquide biologique

La première étape de l'analyse hématologique d'un liquide biologique est la description de son aspect macroscopique. Couleur, turbidité, viscosité, et comme on le voit juste ici, présence d'un dépôt solide:

 

Les particules solides se déposent rapidement au fond du tube, il vaut mieux agiter légèrement le tube pour mieux les voir. Lorsqu'on prépare le frottis, on doit s'assurer d'en avoir pris quelques-unes pour voir de quoi elles sont faites..

 

C'est un caillot! Un liquide inflammatoire contient des protéines sanguines, dont une bonne quantité de fibrinogène. Lorsque le liquide est prélevé, le personnel soignant peut sous-estimer l'importance de transférer l'échantillon d'hématologie dans un tube avec anticoagulant (ou avoir trop peu de liquide pour le distribuer entre plusieurs contenants, ça arrive aussi!) et le fibrinogène devient de la fibrine. La fibrine s'agglomère et capture les cellules autour d'elle. Celui-ci a même attrapé une poussière tombée dans la préparation.

À plus fort grossissement, on peut voir l'enchevêtrement de fibres pâles. La fibrine n'est pas toujours aussi nettement visible. Le caillot reste épais sur le frottis et il n'est pas possible de faire le point sur toute sa surface en même temps. On n'apprend pas grand chose de l'examen d'un caillot, à part confirmer que c'est bien ce qu'il est.

 

Les cellules capturées ne peuvent pas être comptées dans la numération, et puisqu'elles ne sont pas étalées, on ne peut pas voir si certaines sont anormales. Lorsqu'un caillot est présent, les décomptes cellulaires et la différentielle sont tous moins précis.

 

Un caillot est donc:

1. Un signe d'inflammation.
2. Une gêne pour l'analyse de laboratoire.
   

Les particules peuvent aussi être quelque chose de bien pire qu'un caillot. Voici de quoi elles avaient l'air sur un autre prélèvement:

 

De gros amas de grosses cellules! Deux processus peuvent libérer des amas de cellules dans un liquide biologique:

1. Un processus réactionnel. De l'inflammation est présente, et l'activation des cellules de la membrane provoque une prolifération bénigne. Même s'il s'agit d'une réaction et non de la source du problème, elles peuvent augmenter la sécrétion de liquide au point où son volume provoque des complications selon son site: dans une articulation, il provoque un gonflement douloureux, et dans la plèvre, il écrase les poumons.
   
2. Une métastase cancéreuse. Des cellules cancéreuses dans un liquide biologique indiquent le plus souvent un très mauvais pronostic. Les métastases qui s'organisent en amas de grosses cellules sont habituellement des carcinomes, une classe de cancers provenant des tissus épithéliaux de l'organisme.
   

Malheureusement, ce patient a le cancer.

 

 En conclusion, lorsqu'on voit de vilains petits grumeaux dans un liquide biologique, on prend un moment pour les regarder bien en face, ils ont peut-être quelque chose à nous dire!