Leucémie lymphoïde chronique

Les lymphocytes circulant dans le sang appartiennent à plusieurs lignées et chaque cellule peut être engagée dans une activité qui modifie son apparence. Cela se traduit par un frottis où les lymphocytes présentent de petites variation dans la taille, la densité de la chromatine, la basophilie...
Ces différences sont trop subtiles pour classer les lymphocytes en différentes populations selon leur apparence seulement, mais c'est assez pour savoir s'attendre à des cellules qui n'ont pas une apparence complètement uniforme.
 
C'est aussi parfois le trait qui distingue le mieux une lymphocytose réactionnelle d'un syndrome lymphoprolifératif: l'augmentation réactionnelle des lymphocytose démontre ce mélange de lignées voisines, tandis qu'une leucémie dérive d'un seul clone, souvent peu polymorphe.
 
Voici un frottis suspect. Chaque lymphocyte pris individuellement est peu alarmant. De petits lymphocytes comme on en voit tous les jours. Mais ils constituent la majorité ces éléments trouvés, et c'est là que ça devient un peu plus suspect. On voit quelques lymphocytes un peu plus grands, avec plus de cytoplasme, mais une majorité bien nette est reconnaissable.
Deuxième élément notable: les smudges, des cellules qui se sont brisées lors de l'étalement du frottis et dont la chromatine (le contenu du noyau) forme une tache bleutée. Quelques smudges sont normaux, surtout près de l'extrémité du frottis, car la manipulation de l'échantillon laisse rarement toutes les cellules intactes, mais en trouver plusieurs par champs comme sur cette photo démontre une fragilité anormale des cellules.

 Cet autre cas montre une leucémie lymphoïde chronique plus sévère, avec risque élevé de transformation aiguë. Le clone anormal constitue une plus grande proportion des cellules présentes, il est anormalement gros, et certains noyaux présentent des nucléoles. Comparez-les aux deux petits lymphocytes normaux situés dans le coin du haut à droite. Notez l'absence de smudges: la fragilité cellulaire n'est pas un critère obligatoire.

En règle générale, la leucémie lymphoïde chronique apparaît à un âge avancé, et est d'évolution lente. Parfois si lente qu'il est jugé préférable de ne pas tenter de la guérir, car son risque de causer une maladie grave durant l'espérance de vie d'un patient déjà âgé est moindre que celle de complications à une chimiothérapie agressive.

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